Et si les internautes remplaçaient votre banque ?

Frais élevés, montants accordés trop faibles, garanties sans fin et délais d’acceptation beaucoup trop longs : telles sont les principales critiques adressées par trois chefs d’entreprise sur quatre à leurs banquiers.

Nul doute que vous partagez ce constat dans vos relations quotidiennes avec les banques. Face à ce durcissement des conditions de financement par les banques, la nouvelle réglementation sur le crowdfunding ou financement participatif est une bonne nouvelle. Ce concept a été inventé en Angleterre par la start-up «Funding Circle». Il a aujourd’hui traversé l’Atlantique et se déploie également dans toute l’Europe. Le principe : une plate-forme sur internet qui met en relation les emprunteurs et les prêteurs.

 

Le Crowdfunding ; le financement par la foule.

Sans attendre l’ordonnance simplifiant la création de telles plates-formes, la société Unilend s’est lancée fin 2013 en utilisant des bons de caisse. Chaque commerçant, qu’il soit personne physique ou morale, peut émettre un bon de caisse. L’émission d’un tel titre nécessite d’avoir établi le bilan du troisième exercice (la société doit donc avoir trois ans d’existence) et la durée maximale de remboursement ne peut excéder cinq ans.

 

Chez Bewiz, nous l’avons testé : ça marche !

Pour financer une partie des travaux de nos nouveaux bureaux (voir article Bewiz emménage aux Batignolles !), notre cabinet a mis en ligne une offre de prêt de 100.000 euros remboursable sur 60 mois.

L’étude financière a duré une dizaine de jours. Un analyste interne a évalué la capacité de notre cabinet à rembourser le crédit souscrit sur la base des derniers comptes annuels, d’un prévisionnel et de quelques questions.

L’intégralité de la somme a été réunie 5 jours après la mise en ligne de l’offre de prêt. Durant les 15 jours suivants, les prêteurs ont dû baisser leur taux pour pouvoir être retenus. Après 20 jours de collecte, 199 prêteurs mieux-disant ont été automatiquement sélectionnés par la plate-forme Unilend pour un taux final de 8,5% (l’emprunt a été sursouscrit 4,5 fois !). Pas d’assurance emprunteur, pas de garanties ni de cautions personnelles et 30 jours entre notre premier échange et la mise à disposition des fonds.

 

La France, leader du crowdfunding ?question

En Angleterre, Funding Circle annonce 30.000 prêteurs pour un total de prêts aux entreprises atteignant 370 millions d’euros. Une offre d’emprunt se finance en quelques heures ! Le potentiel du crowdfunding en France semble équivalent, si ce n’est supérieur: une épargne financière abondante (4.000 milliards d’euros), des taux de rendement très bas incitant les épargnants à chercher un surcroit de rentabilité dans d’autres produits et enfin, des besoins de financement exprimés par deux chefs d’entreprise sur trois.

Pour financer vos projets, il existe donc désormais une alternative aux banques, crédible et efficace. Comment arbitrer entre financement bancaire et crowdfunding ?

L’avantage principal du crédit bancaire, mais c’est aussi la principale cause de sa faiblesse, est son faible (voir très faible) coût. Des taux très bas (3% ou 4% pour des crédits moyen terme) impliquent des marges très faibles et donc une aversion au risque très forte : un taux de défaillance trop élevé ferait peser un risque trop lourd à votre banquier. La banque va donc procéder à une analyse compliquée, longue et exigeante pour ensuite imposer des garanties importantes (nantissement du fond, caution personnelle, etc.).

Le crowdfunding, pour sa part, intègre l’existence d’un risque de défaillance supérieur, n’impose pas de garanties, mais va exiger en contrepartie un taux d’intérêt plus élevé.

Ainsi, s’il s’agit de financer un projet simple avec des garanties faciles à prendre et pour une entreprise qui aurait pu se passer de financement (les banques ne prêtent qu’aux riches !), celui-ci doit être fait par votre banquier.

A l’inverse, le financement de votre BFR, d’un projet compliqué ou en complément d’un financement classique gagnerait certainement à passer par le crowdfunding.

Bewiz, le premier cabinet d’expertise-comptable à recourir au crowdfunding, vous assiste dans votre recherche de financement. N’hésitez pas à nous en parler !

 

à noter !

Emprunter 100.000 € sur 5 ans en crowdfunding coûtera plus cher qu’en faisant appel à votre banque. Dans notre cas, le taux s’est établi à 8,5% au terme de la période de souscription. Le même financement par un organisme bancaire aurait permis d’emprunter au taux de 3,5%. Unilend perçoit pour son intermédiation des frais lors de la mise à disposition des fonds (3%) et facture chaque mois 1% du montant de l’échéance pour la gestion des remboursements. Au final, le surcoût par rapport à un financement classique peut être estimé à 3.200 € par an. L’absence de garantie, la souplesse et la rapidité ont un prix.